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Page mise à jour en janvier 2024
Depuis bien longtemps les naturalistes tirent la sonnette d’alarme :
Déjà en 1996, deux spécialistes de la biologie du renard, C. Rivals (Université de Toulouse) et M. Artois (Laboratoire d’Etudes sur la pathologie des animaux sauvages de Malzéville), exposaient les conclusions auxquelles ils étaient parvenus :
Depuis toujours le renard est considéré comme un nuisible. Cette opinion est maintenant battue en brèche grâce aux études des zoologistes et éthologues : chaque renard est le destructeur de quelques milliers de rongeurs par an, particulièrement nuisibles, et de quelques lapins et volatiles le plus souvent maladroits ou malades. Dans l’équilibre du milieu, il participe donc tout naturellement à la lutte pour la vie, à la sélection des meilleurs et à l’élimination des faibles, des malades et des morts, évitant pullulation ou épidémies. Ce rôle de « policier sanitaire » a été maintes fois souligné, y compris par les plus grands chasseurs.
Bulletin de l’institut National de Recherche Agronomique (INRA) n°29, décembre 1996.
… en 2024 le renard est toujours sur la liste des soi-disant espèces susceptibles d’occasionner des dégâts, anciennement espèce dite « nuisibles ». (La mobilisation dans les Vosges a été payante à ce sujet: voir notre article: Nouvel arrêté 2023 concernant les ESOD*, anciennement nommées « nuisibles ».
Sur cette page vous allez trouver les articles suivants:
- Inutilité de la chasse et du piégeage : Les renards ne prolifèrent pas, au contraire ils nous rendent service
- Apprendre à protéger son poulailler du renard
- Pour aller plus loin dans la connaissance des renards et leur protection
- Exposition : « Renard je suis, renard je vis… »
Inutilité de la chasse et du piégeage : Les renards ne prolifèrent pas, ils nous rendent service.
Rappel: Le statut des renards Vosgiens
En France, non seulement les renards sont chassables mais ils sont aussi sur la liste noire des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts (ESOD), anciennement liste « nuisibles », c’est à dire qu’ils sont piégeables. Le nouvel arrêté ministériel ESOD est paru en août 2023, l’arrêté de 2019/2022 est ainsi abrogé. Cet arrêté classe, entre autres, le renard comme susceptible d’occasionner des dégâts dans quasiment tous les départements français. Dans les Vosges il n’est pas classé ESOD sur toutes les communes. Pour connaitre les communes ou les renards peuvent être piégés, voyez notre tableau dans l’article: Nouvel Arrêté 2023 concernant les ESOD*, anciennement nommées « nuisibles ». Dans ces communes les renards sont chassables mais aussi piégeables toute l’année. Dans les autres communes ils sont chassables.
Rappelons que grâce à Oiseaux Nature, les Vosges font exception en France où seulement 4 autres départements (l’Ardèche, les Ardennes, l’Hérault et le Haut Rhin) ne piègent pas les renards sur l’ensemble de leurs communes.
L’inutile acharnement contre les renards
Les renards sont piégés avec des pièges à lacets projetés par des mâchoires métalliques, mais aussi par des collets, des pièges à mâchoires, des pièges-cages non moins dangereuses pour toute la faune sauvage et les animaux domestiques (ce qui est interdit) puisque ces pièges sont non sélectifs. Et puis il faut dire aussi que un chat ou blaireau pris comme cela peut devenir dangereux parce qu’il a peur, parce qu’il souffre et ne peut donc être relâché comme cela devrait être au contraire de ce que nous disent les utilisateurs de ces engins de mort. De l’ordre de 1000 renards seraient piégés par an chez nous…? (et on ne peut accorder aucun crédit aux déclarations du monde de la chasse).
Voir aussi nos rubriques sur la page « Chasse et piégeage »:
Les espèces susceptibles d’occasionner des dégâts
et
Le piégeage, une pratique barbare et cruelle
Les bénéfices procurés par les renards, bien des éleveurs et agriculteurs en sont persuadés avec une protection efficace du poulailler, des élevages. Une coopération intelligente entre homme et nature existe depuis de nombreuses années! Et pourtant, drame de l’ignorance et de la bêtise, en conseillant de tuer, de piéger, les chasseurs/piégeurs ne rendent pas service aux agriculteurs. Les faits nous prouvent le contraire: Un autre renard prend la place d’un renard tué et ainsi de suite…Lisez la suite et vous comprendrez, l’intérêt à obtenir la protection du renard.
Les renards sont des auxiliaires des agriculteurs
Plusieurs milliers de campagnols sont consommés par un renard sur un an. Selon les études et les sources, il détruit entre 3 000 et 6 000 micro- mammifères dont une large part de campagnols. Les renards comme tous les prédateurs contribuent à maintenir les populations de campagnols à un niveau supportable économiquement et à espacer leurs pics de pullulation. Collectif Renard Grand Est
Les renards et maladie de Lyme:
« L’augmentation de la maladie de Lyme corrobore avec la diminution du nombre de renards roux. Et pour cause, ce mal-aimé de nos campagnes, encore trop souvent considéré comme un nuisible, est pourchassé sans répit. En France, les chasseurs tuent ainsi entre 600 000 et un million de renards chaque année. Alors que les cas de Lyme continuent d’augmenter, et que les agriculteurs déplorent les ravages des rongeurs sur leurs récoltes, il est grand temps d’accorder au goupil tout le respect qu’il mérite pour son rôle inestimable dans la régulation des écosystèmes… »
Les renards sont indispensables pour lutter contre la propagation de la maladie de Lyme – La relève et la Peste 13 mai 2021
Les renards et l’échinococcose alvéolaire:
Le renard roux est vecteur de cette maladie comme le chien et le chat. Toutefois des informations et études tendent à montrer que sa chasse et sa destruction ont un effet plutôt négatif sur la dispersion de cette zoonose. : En 2004, Deplazes et al. écrivaient déjà [traduit de l’anglais par l’auteur de ce texte] : Les renards subadultes ont une dynamique spatiale plus forte en raison de leur comportement de dispersion. Par conséquent, chasser le renard affecte principalement la structure de la population en induisant une augmentation des juvéniles. Ces derniers sont connus pour porter jusqu’à 85% de la biomasse d’Echinococcus multilocularis dans la population vulpine. Ainsi, la régulation des renards pourrait avoir des effets contreproductifs sur la prévention de la zoonose et pourrait même favoriser sa transmission
. https://www.renard-roux.fr/en-savoir-plus.html
Les renards sont admirables, admirés et source d’inspiration
Voir et écouter aussi les archives de la Radio Télévision Suisse sur Robert Hainard qui nous parle des renards à travers ses œuvres
Des cohabitations réussies avec le renard
En Suisse : où sont les problèmes ? Le canton de Genève, d’une superficie de 247 km2 héberge une population de renards conséquente. Depuis 1974, soit bientôt 50 ans, la chasse est interdite. Les biens «à risques» sont évidemment protégés au cas par cas et il n’y a pas de soucis.
La chasse est interdite depuis 1974 dans le canton de Genève, devrions-nous suivre leur exemple? – Ouest France 21-10-2020
Bruxelles et ses milliers de renards protégés : où sont les problèmes ? Le renard de ville est protégé en Région bruxelloise, ce qui en interdit la chasse et le piégeage par pièges et appâts.
De par son statut de mammifère indigène de la Région Bruxelles-Capitale, le renard est une espèce protégée. Vous ne pouvez ni le déranger, ni le déplacer, ni le capturer et encore moins le tuer. Vous pouvez toutefois agir.
Le renard – Environnement-Brussels fiche mise à jour 20-11-2020
Depuis 2015, le renard n’est plus chassable au Luxembourg
« Presque aucune autre espèce animale en Europe n’éveille autant d’émotions que le renard roux. Les uns l’adorent car il symbolise la flatterie et la ruse, tandis que d’autres craignent qu’il ne propage maladies et parasites.
Certains se réjouissent de sa présence dans les villes et villages et vont même jusqu’à l’attirer avec de la nourriture, d’autres préfèreraient qu’il soit complètement éradiqué. Bon nombre de préjugés au sujet du renard sont basés sur l’ignorance humaine: il est temps de jeter une lumière objective sur cet animal sauvage célèbre, mais malheureusement souvent méconnu, de diffuser les connaissances biologiques sur le renard roux et de rendre celles-ci accessibles au grand public. Tel est l’objectif principal de cette brochure. »
Le renard – ANF/MNHN 06-04-2020 (ANF: Administration de la Nature et des Forêts au Luxembourg) – La brochure est téléchargeable sur le site du portail de l’environnement luxembourgeois
Le renard roux non coupable
Le Collectif Renard Grand Est publie sur son site Internet un important travail de synthèse sur les sujets qui touchent au renard en s’appuyant sur plus de 60 études scientifiques. Ce travail fournit quelques éléments importants qui tendent clairement à démontrer que non seulement le renard roux est loin d’être le coupable désigné, mais qu’en plus, l’acharnement dont il fait l’objet est un non-sens écologique et totalement contre-productif.
Le renard roux : non coupable ! – Collectif Renard Grand Est
Le renard est-il « nuisible »?
Apprendre à protéger son poulailler du renard
Tout d’abord, protéger les volailles par une clôture de protection.
En haut de celle-ci, un retour de 40 cm incliné vers l’extérieur à 45° est très efficace contre le renard mais aussi contre les chats.
En bas, un retour du grillage dans le sol, même peu enterré, sur une largeur de 60 à 80 cm, est infranchissable… pour les chiens également.
Une clôture électrique vient éventuellement compléter ce dispositif mais n’est pas indispensable la plupart du temps.
Une autre méthode a également fait ses preuves : il suffit de mettre un vieux poste de radio branché sur une station qui diffuse de la musique dès la tombée du jour jusqu’au matin, la musique empêchera tout renard d’approcher, même s’il elle est diffusée sur une tonalité très basse, nos amis goupils sont bien trop méfiants que pour s’aventurer dans les parages !
Des conseils sur le site Natagora.be:
Comment protéger mon poulailler des attaques du renard ? Natagora
L’Institut Bruxellois de Gestion de l’Environnement (IBGE) a réalisé un prototype de poulailler anti-renard dans une commune à forte densité de renards en Région bruxelloise.
« La basse-cour expérimentale a été testée en région bruxelloise. Pas une seule poule mangée ! L’expérience est on ne peut plus sérieuse. Durant deux ans, le service Espaces Verts de l’Institut bruxellois de gestion de l’environnement (IBGE) a testé un prototype de poulailler anti-renards. Des poulets ont été installés dans cet enclos, monté dans le domaine de l’Institut horticole de l’IBGE, à la frontière entre la commune d’Auderghem et du parc de la Woluwe. C’est dans cette zone que la plus forte concentration de renards est enregistrée en région bruxelloise. L’expérience a parfaitement fonctionné : les renards sont venus voir mais n’ont pas pu entrer. Tous les poulets sont sains et saufs. »
Sur ce livret encore d’actualité vous trouverez des conseils de façon à bien utiliser les clôtures pour se protéger de la faune sauvage mais aussi pour éviter que ces clôtures soient des causes d’accident pour les animaux sauvages:
Clôtures de protection en agriculture contre la faune sauvage – AGRIDEA Mai 2006
A lire aussi l’extrait de la brochure « Mieux connaître le renard » rédigée par le Dr. Vétérinaire Brochier et éditée par le cabinet du Ministre de l’Environnement, des Ressources naturelles et de l’Agriculture pour la Région wallonne (brochure épuisée):
Visitez ce site Internet Suisse qui donne des conseils concernant le « renard urbain », sachant que la législation peut être différente en France et dans les communes:
Guide: Des renards dans notre voisinage – vivre avec un animal sauvage
Pour aller plus loin dans la connaissance des renards et leur protection :
Une multitude d’informations scientifiques et grand public sur le site du Collectif Renard Grand Est:
Site Internet du Collectif Renard Grand Est
« Dans le sillage du Collectif Renard Grand Est, douze franc-comtois d’horizons différents se sont engagés pour défendre la cause du renard dans le département du Doubs. Agriculteur, naturalistes, enseignants, forestiers, photographes animaliers, informaticien, scientifique et même chasseur, tous partagent le même point de vue sur l’incohérence dont est victime ce prédateur.
Par l’information et la sensibilisation, ils souhaitent contribuer à réhabiliter l’espèce et mettront tout en œuvre pour obtenir son retrait de la liste des nuisibles en 2019. »
L’ASPAS et le renard:
Protégeons les renards! – ASPAS
One Voice et le renard:
Le renard cet être unique au Monde – Rapport One Voice – Novembre 2017
Le renard roux cet incompris Corinne Rolland Nature & Vivant :
Les articles de Oiseaux Nature:
La magie rousse – Le Troglo n°121 de février 2014
De la chance d’observer des renards-Oiseaux-Nature
Plaidoyer pour le renard-Oiseaux-Nature – Vosges Matin mai 2013
Exposition : « Renard je suis, renard je vis… »
Nous mettons à votre disposition une superbe exposition sur le renard.
Cette exposition pédagogique a pour but de familiariser le jeune public et moins jeune avec le Renard Roux. Remarquable prédateur, le renard est encore trop souvent accusé, dans une longue tradition d’ignorance, de nombreux « méfaits » qui font de lui la victime de véritables tentatives d’éradication alors même que son rôle dans le maintien des équilibres écologiques n’est plus à démontrer.
14 panneaux de format 80 x 120 cm avec œillets de suspension
Cet outil pédagogique est à disposition des enseignants, associations, bibliothèques, personnes désireuses d’agir en faveur de la protection du renard.